
La guerre dure depuis maintenant quelques années, nous sommes en 1942. Les jeunes filles Cazalet continuent leur bout de chemin et affrontent leurs lots de désillusions. Polly peine à se remettre de la mort de sa mère, qui affecte par ailleurs tant son père, Hugh, qui semble inconsolable. Clary continue malgré et contre tout de garder espoir quant à la survie de son père, Rupert, porté disparu. Mais à Home Place, les adultes se gardent de parler de choses trop sérieuses devant elles. Alors elles envisagent très sérieusement de partir vivre à Londres et d’entreprendre une formation qui leur permettra d’être utiles quand elles seront appelées. Louise, elle, apprend ce qu’est le mariage et comprend qu’elle va devoir très vite enfanter, elle qui espérait avoir du temps pour s’acclimater aux nouvelles règles du mariage. Cette guerre interminable n’a pas fini de la secouer et de la faire grandir. La situation d’Edward se complique encore quand il met enceinte sa maîtresse, veuve depuis peu. Quant à Villy, elle va prendre conscience de beaucoup de choses dès l’été 1942, qui la marqueront à jamais. Rachel continue à privilégier sa famille et ses parents sur sa relation avec Sid, qui s’impatiente et se désillusionne. Zoé va trouver un réconfort inattendu dans les bras d’un Américain, elle dont le statut marital est difficile à définir. La fin de la guerre approche, et nul ne parvient à se projeter alors que les bombardements font parties de leur quotidien depuis si longtemps.
L’auteur nous offre un tome d’une grande richesse, plein d’événements et de retournements de situations. Si nous restons toujours dans une grande véracité quant à ce qu’a dû être la guerre pour une famille anglaise aisée, les personnages s’étoffent et prennent de la profondeur. Louise notamment, qui s’essayait au théâtre, sa grande passion, dans le précédent tome, comprend que le mariage est fait de plus de compromis qu’elle ne pensait, et d’abnégation. Son parcours sur les quatre années qui se déroulent dans ce tome vont profondément la changer : découverte du mariage et de la sexualité un peu contrainte, découverte de la maternité, de la vie de famille avec une belle-mère plus qu’envahissante et protectrice envers son fils, découverte du véritable amour. On aime suivre ces personnages auxquels on s’est attaché, on compatit, on bout avec eux, on les comprend de mieux en mieux. L’auteur, par sa plume fluide et douce, nous entraîne de Home Place à Londres, d’un personnage à l’autre, avec une aisance et un naturel épatant. Même les personnages secondaires, voire assez minimes jusque là, comme Angela, nièce de Villy et Edward, sont plaisants à suivre et à comprendre le temps de quelques pages. Et ces passages ne semblent pas superflus car ils nous permettent de mieux comprendre d’autres personnages, et d’avoir des nouvelles de ces figures entraperçus régulièrement au cours des précédents tomes et auxquels on s’est attachés.
Ce nouveau tome des Cazalet nous embarque dans un tourbillon d’événements, alors que la fin de la guerre approche lentement. Cette famille à laquelle nous avons l’impression d’appartenir nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. Vivement la suite, Nouveau Départ, à paraître le 14 octobre 2021 !
Coup de coeur !
Elizabeth Jane Howard, Confusion, La saga des Cazalet III, Quai Voltaire, Editions de la Table Ronde, traduit par Anouk Neuhoff, 18 mars 2021, Paris
“Le mode avion “ de Laurent Nunez aux Editions Actes Sud | | | | | |
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| | | | “Le mode avion “ de Laurent Nunez aux Editions Actes Sud par Richard Magaldi-Trichet Entre Flaubert et Colette Renard…Dans ce récit où un « je » imaginaire nous rapproche dun conte basculant de lexercice de mémoire à une narration pseudo réaliste, Laurent Nunez sait demblée brouiller les pistes. Pour | |
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