Anne Idoux-Thivet, L’atelier des souvenirs, Editions Michel Lafon, Neuilly-sur-Seine, 2018
Je vous présente aujourd’hui un roman feel-good, qui met du baume au cœur et remonte le moral. Et en cette période hivernale, quoi de mieux qu’un tel roman ? L’atelier des souvenirs nous parle de transmission, d’écoute, d’amitié, de bienveillance, d’entraide, d’espoir. C’est un beau roman intergénérationnel que je vous conseille !
Alice est thésarde en sociologie et trouver un travail est de l’ordre de l’impossible. Quitter Paris est dès lors la solution la plus simple et la moins onéreuse, surtout qu’elle a la possibilité de s’installer à moindre frais dans la maison de sa grand-mère. Mais végéter ici plutôt qu’ailleurs ne l’aide pas à positiver et c’est déterminée qu’elle se décide à donner des cours d’écriture. Mais pas à n’importe qui : à des personnes âgées de deux maisons de retraite du coin. Très vite, elle s’attache à ces personnes plus espiègles les unes que les autres, elles deviennent aussi importantes pour elle qu’elle l’est pour eux. Un regain de vie fuse dans ces deux maisons de retraite, comme en Alice, qui parvient même à se faire une amie de son âge, un exploit pour elle. Mais sa solitude lui colle à la peau et les retraités se donnent la mission de lui trouver un compagnon. Et quand ils sont décidés, rien ne peut les arrêter !
Ce roman est un roman tout doux qui apaise et met du baume au cœur. Il ne doit pas y avoir un seul personnage détestable, ils sont tous attachants. A tel point qu’on se pense parfois dans le monde des Bisounours… Mais ne nous mentons pas, qu’est-ce que ça fait du bien, parfois ! Ce n’est pas pour autant tout rose, entendons-nous bien. Sinon, on s’ennuierait un peu, et ce n’est pas le cas !
Parlons d’abord de la construction du roman. L’auteur a choisi une manière assez originale de le découper : chaque partie correspond au thème d’écriture proposé par Alice dans ses ateliers. Et tout cela renvoie évidemment aux expériences des anciens, mais aussi à ce qui est en train de se tramer dans les vies des personnages, et notamment d’Alice et Chloé, ergothérapeute toujours pleine d’entrain qui travaille dans les mêmes maisons de retraite. Parce que les missions que vont se donner les anciens leur ont été inspirées par les ateliers d’écriture, évidemment ! Et c’est très bien vu, cela donne une jolie cohérence au texte.
Mais la construction ne s’arrête pas là, puisque l’auteur prend le partie de « faire apparaître » les textes écrits par les participants aux ateliers d’écriture. Se côtoient donc dans ce roman poésie, souvenirs, regrets, espoir et surtout beaucoup de tendresse. On découvre les vies des personnages au travers de « leurs propres écrits », et c’est d’autant plus réaliste.
Les personnages sont extrêmement attachants, dans leurs faiblesses, leurs espoirs, leurs regrets, leurs fêlures. Et c’est sûrement les personnes âgées de ces deux EPHAD qui sont les plus touchantes. C’est un beau message de rappel, ne pas oublier nos seniors et ce qu’ils ont à partager avec nous. Même si j’ai l’impression que tous les EPHAD ne sont pas du type de ceux que nous rencontrons dans ce roman… malheureusement.
C’est un roman qu’on dévore, dense sans être long. On en sort avec plein d’histoires en tête, dont celles de Suzanne, Pierre, Manon et le Rusé, et si on en devine les tragédies, si on s’attend un peu à la fin, il est drôlement bon de se perdre dans ce roman plein de souvenirs et d’espérances, de bonne humeur et d’enthousiasme, dans les mots de cet auteur qui nous embarque avec une facilité déconcertante dans les aventures de ces seniors investis d’une mission envers une génération plus jeune, un peu perdue et désabusée.
Voilà une jolie découverte, un moment paisible et remonte moral que je vous conseille !
Ma note : 4/5
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