Caroline Vermalle, Une collection de trésors minuscules, Belfond, Paris, 2014.
J’ai découvert Caroline Vermalle à travers un roman jeunes adultes, Sixtine, que j’ai beaucoup aimé. Alors quand Babelio et les éditions Belfond, que je remercie au passage, m’ont proposé de recevoir et chroniquer son dernier roman, ma réponse a été immédiate et enthousiaste : oui, oui, oui ! Suivre mon instinct a été une grande et belle idée, car ce roman est merveilleux !
Frédéric Solis a tout pour être heureux : brillant et séduisant, il est avocat dans un grand cabinet parisien, a un réseau de gens très influents et un bel appartement en plein centre de Paris. Et plus que tout ça, il a une passion pour les paysages enneigés impressionnistes, qu’il essaie d’acquérir. Mais tout ce clinquant, ce parfait parcours et cette vie idyllique cachent une réalité toute autre : sa passion n’est pas sans conséquence et malgré un boulot grassement payé, il est très endetté. Un jour, alors qu’il sent les huissiers se rapprocher de plus en plus près de lui, il reçoit un courrier intrigant : il vient d’hériter d’un parfait inconnu. Méprise ou non, il ne cherche pas à comprendre : serait-ce la fin de ses problèmes financiers ? Mais hélas, cet inconnu ne lui lègue qu’une boîte renfermant une carte au trésor bien obscure et des tickets de train et de musée… Son assistante Pétronille, amoureuse secrètement de lui, va tout faire pour l’aider à comprendre ce mystère. Mais ce dont ne se doute pas Frédéric, c’est qu’une plus belle fortune que ce qu’il imaginait l’attend au bout du chemin.
Caroline Vermalle nous entraîne dans une très belle histoire, en pleines fêtes de Noël. Le merveilleux est donc bien présent dans cette jolie histoire, toute douce et réconfortante. Le contenu de cette boîte et tout ce qui va ensuite arriver à Frédéric, qui s’imagine trouver à la fin de ce jeu de piste un beau tableau impressionniste bien emballé, nous montre que la vie est bien faite de trésors minuscules, qu’il faut savoir apprécier.
Nous suivons avec délectation Frédéric, personnage touchant dans ses rêves de collectionneur, inaccessibles qui en eux-mêmes en révèlent bien plus sur ses véritables souhaits et déceptions qu’on ne le pense. Comme une enquête, on cherche à comprendre avec lui d’une part, et avec Pétronille d’autre part, ce que tout cela peut bien signifier, qui était cet homme qui a légué ces petits trésors à un parfait inconnu, et pourquoi, à quoi mène ce jeu de piste.
C’est extrêmement touchant et beau, Caroline Vermalle réussit à nous faire rêver simplement. La plume de l’auteur est toujours aussi belle et douce, et les personnages qu’elle dépeint avec beaucoup d’empathie sont extrêmement attachants. J’ai été particulièrement touchée par Pétronille, à laquelle je me suis très facilement identifiée, non dans son désintéressement et sa générosité (je suis légèrement plus égoïste…) mais dans sa volonté de bien faire, ses déceptions professionnelles et sentimentales, ses galères quotidiennes, et peut-être aussi dans le fait de faire le boulot qu’on attend d’elle (pas tout à fait mon cas mais j’y ai trouvé quelques similitudes) et dans son admiration pour sa grande soeur, mariée, enceinte et faisant un job intéressant.
Ce roman m’a plongée dans un très joli rêve, dans un conte moderne d’une douceur infini, dans un monde à la fois dur et beau, où les vérités finissent par éclater, ainsi que les injustices et les intolérances du passé (mais qui sont malgré tout toujours un peu (trop) présentes aujourd’hui), et où un nouveau départ est toujours possible, et les rêves toujours à portée de main. Et si on rajoute en toile de fond l’univers impressionniste, les jardins de Giverny, Vetheuil et le Musée d’Orsay, ce roman ne pouvait que me plaire ! Après un roman jeune adulte sur l’Egypte, il faut croire que Caroline Vermalle sait ce qui peut me plaire !
Je vous recommande très chaudement ce roman qui est juste un petit bonheur de lecture, un moment plein de charme à passer dans cet univers plein de beauté. Bref, un vrai régal !
Ma note : 5/5
Je trouve la couverture sublime 🙂
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Elle l’est ! Et elle est parfaite et montre toute la tendresse qui transpire du roman !
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J’ai beaucoup aimé “l’ile aux beaux lendemains” et je lirai ce nouvel opus sans aucun doute.
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