Barry Lyga, I hunt killers, Editions du Masque, collection MSK, 2013, Paris
Le thriller, ce n’est vraiment pas mon genre de prédilection. J’en lis très peu, parce que ça a tendance à me foutre les jetons – pardonnez-moi l’expression – à me mettre mal à l’aise et à m’empêcher de dormir. Oui, je sais, je suis une petite nature.
Alors pourquoi m’être lancée dans cette lecture ? Parce qu’au Salon du Livre – auquel je me suis rendue le week-end dernier – des goodies étaient offerts pour l’achat de cet ouvrage sur le stand Le Masque. Il s’agissait d’un scellé de preuves, et j’ai fait ma pré-adolescente : un cadeau ? Il me le faut ! Trêve de plaisanteries, c’est surtout l’éditrice présente sur le stand qui a magnifiquement fait son boulot et qui m’a donné très envie de le lire. Il me fut présenté comme un dérivé de la série Dexter. On m’en a souvent dit du bien, mais jusque là, je ne me suis jamais lancée dans le visionnage de cette série. Malgré tout, il fallait, il FALLAIT que je lise ce roman. Chose faite en quelques jours et vraiment, c’est une lecture que je conseille !
Jasper Dent, surnommé Jazz, n’est pas un adolescent comme les autres. Il est le fils de Billy Dent, serial killer le plus sanglant que les Etats-Unis aient connu. Il a à son compte plus d’une centaine de victimes. Arrêté quelques années plus tôt, enfermé à perpétuité, Jazz peut enfin reprendre une adolescence “normale”. Éduqué par son père, qui ne lui a jamais caché ses activités, il lutte sans arrêt contre ses instincts : son père l’a formé pour qu’il devienne à son tour le serial killer le plus brillant que le monde ait jamais connu, le surpassant lui-même. Mais Jazz ne veut pas de ce futur et il doit lutter sans relâche pour se rappeler que les gens comptent, et tenter d’oublier, ou du moins de passer outre, les nombreux conseils proférés par son père qui lui reviennent en tête à chaque instant. Mais le jour où de nouveaux meurtres se produisent dans la petite ville de Lobo’s Nod, il ne peut s’empêcher de vouloir aider le shérif dans son enquête, persuadé que ce que lui a appris son père peut lui permettre de faire autre chose que le mal. Mais plus l’enquête avance, plus les corps s’accumulent, plus il commence à comprendre que cette affaire est peut-être plus liée à son père, et donc à lui, qu’il ne le pensait…
Une histoire très originale et très bien ficelée. On est bien loin de s’attendre au dénouement, ce qui est très bien joué, surtout pour un thriller destiné aux jeunes adultes. Barry Lyga nous offre un roman bien construit, bien écrit et difficile à lâcher.
On regrettera l’auto-apitoiement du personnage principal, un peu lourd et redondant à la longue. Mais on suit Jazz dans cette histoire, et donc on s’intéresse de près à ce qui se trame dans sa tête, alors on pardonnera facilement ce petit travers à l’auteur. Par contre, je regrette beaucoup les nombreuses coquilles dans l’ouvrage, il manque de nombreux mots qui ont sauté à la relecture. Dommage.
Mis à part cela, un thriller que je conseille vraiment ! Ce n’est pas commun de suivre les tribulations d’un jeune homme éduqué pour tuer, qui se bat à chaque instant pour contrôler ses pulsions. Le shérif, G. William, qui a arrêté Billy Dent, est un personnage très attachant, qui épaule Jazz comme il le peut, et qui gère difficilement l’arrivée d’un second serial killer dans sa petite ville. Connie et Howie, la petite-amie et le meilleur ami de Jazz, sont des personnages auxquels on s’attache beaucoup. J’ai eu un gros coup de coeur pour Howie, personnage très drôle et atypique : il est hémophile, le moindre petit coup et il peut être sujet à une hémorragie. Et malgré cela, il se laisse entraîner par l’enquête officieuse de Jazz, ce dernier ayant besoin de lui pour garder un semblant de santé mentale.
Pour résumer, un roman qu’on a du mal à lâcher avant d’en avoir lu la dernière page. Il s’agit du premier tome d’une trilogie, qui aura donc pour héros Jazz Dent, et au vu du dénouement de ce premier volet, la suite devrait être tout aussi passionnante !
Ma note : 5/5
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