Henning Mankell, Les chaussures italiennes, Editions du Seuil / Points, 2009, Paris.
Ce livre fut une surprise. Je n’avais jamais lu du Mankell, l’histoire au départ ne m’attirait pas trop, mais à force de voir ce livre mis en avant dans les librairies, je me suis laissée convaincre. Il faut dire que la citation de l’Express en quatrième de couverture y a joué pour beaucoup : “Chef d’oeuvre. Vraiment”. Faut dire que ça attise la curiosité. Alors, voilà, je l’ai lu et je reste très perplexe.
Fredrik Welin est un héros atypique, il laisse perplexe, on ne sait pas vraiment si on l’apprécie ou non… Et c’est peut-être ça la force de ce livre. Fredrik vit sur une île de la Baltique depuis des années. Il est seul sur son île et a arrêté de vivre. Sa seule activité : creuser un trou dans la glace qui entoure l’île en hiver et s’y plonger nu, de manière à ressentir la douleur et sentir qu’il n’est pas encore mort. A 66 ans, il n’attend plus grand chose de la vie. Et puis, un jour, il a de la visite : une femme l’attend sur la glace avec son déambulateur. Il s’agit d’un amour de jeunesse qu’il a lamentablement abandonné sans un mot et qui lui demande de tenir une ancienne promesse. Et là, c’est toute sa vie qui bascule, et petit à petit, sans vraiment s’en apercevoir au début, il se remet à vivre. On apprend les raisons de son isolement, on commence à comprendre cet homme très humain, avec tous ses défauts, ses difficultés à affronter la réalité et ses actes, à affronter qui il est, tout simplement. C’est toute sa vie alors qu’il doit affronter, son passé, son présent mais aussi et surtout son avenir.
C’est un beau roman sur la vie, sur la manière de réapprendre à vivre et à affronter son passé, ses erreurs et ce qu’on est, c’est magistralement bien écrit. Mais voilà, ce livre m’a mise mal à l’aise, certaines situations sont très loufoques et le héros est parfois antipathique, et il est également difficile de s’attacher aux trois femmes qu’il va devoir affronter. J’ai aimé comprendre les fêlures des personnages et découvrir d’une certaine manière la Suède glacé en hiver. Et c’est peut-être ça : je ressens encore du froid en pensant à ce livre. Les personnages sont peut-être trop humains, trop réels, trop proches de nous…
Ma note : 3/5
Un très beau souvenir de cette lecture !
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